Le sexe est, comme toutes les relations humaines en général, l’occasion de nombreuses mauvaises interprétations. Comment le manque de communication et la simulation de l’orgasme brouillent les signes du plaisir et mettent en péril le sexe.
Mauvais référentiel du sexe
Comme beaucoup, j’ai été biberonné à la sexualité sauce youporn c’est-à-dire une sexualité très « phallocentrée » où je suis censée adorer être systématiquement pilonnée en levrette (j’insiste sur le systématiquement parce que de temps à temps … on se comprend), où la fellation est un devoir et le cunnilingus un privilège. Je n’avais pas d’autres référentiels, de surcroît le sexe n’est pas un sujet dont on parlait à la maison, mon pauvre père, ayant espéré avoir donné naissance à la future vierge Marie donc mis à part les pauvres discussions de mes copines l’ayant fait avant moi, et ça ne volait pas haut, je n’ai pas eu l’occasion de parler du sexe.
Le manque de communication

Quand, en tant que jeune femme, on avance avec ces référentiels et qu’ensuite, dans les faits, on a d’abord mal, puis on sent des trucs mais pas forcément du plaisir, puis ça frotte, puis on aime bien mais pas d’orgasme on peut vite être amené à penser que le problème vient de soi. On force légèrement, on insiste en se disant qu’on va sûrement l’avoir ce Graal qu’est l’orgasme « vaginal ».
Si l’on n’a pas affaire à des partenaires attentionnés avec qui nous sommes assez en confiance pour parler, le risque de tomber dans des automatismes de silence, de ne pas s’exprimer, est grand.
Les reines de la simulation ?

Lucky you !
D’après un sondage IFOP sur l’orgasme pour online seduction 38% des femmes ont déjà menti à leur partenaire à la question « as-tu joui ». Vous serez certes tenté de me répondre que les hommes aussi simulent mais reste que la proportion d’homme qui a menti est moindre par rapport à ces dames.
Alors, quelque fois quand ça s’éternise, on peut être tenté « d’écourter ». Le problème c’est qu’aujourd’hui vous messieurs avez les mauvais signaux de partout, entre youporn et sa façon biaisée de voir le sexe et les partenaires féminines qui en feignant l’orgasme, confortent dans certaines idées préconçus de la sexualité, comment blâmer un homme qui ne sait pas reconnaître les signaux de la jouissance féminine en particulier les plus jeunes et les plus inexpérimentés.
Mauvais signe
Il y a quelque mois, un « ami » m’a envoyé une vidéo porno qui lui avait fait de l’effet, je vous passe les détails mais ça m’a sauté aux yeux que la nana supportait plus qu’elle ne prenait de plaisir. A l’écouter, elle semblait prendre du plaisir mais son visage, pour moi, disait autre chose.
Alors, ça me semblait presque évident à la voir mais si on est tatillon on peut consulter le « Facial Action Coding System », un système de codage qui répertorie les expressions faciales. Là où le problème se pose c’est que d’autres études ont démontré … bon parce qu’il faut des études sinon on est con, on ne le savait pas … c’est qu’au niveau des expressions faciales celles de la douleur et du plaisir sont très difficiles à différencier car les muscles du visage se contractent presque de la même manière. Les deux peuvent même être subtilement reliés: qui n’a jamais eu ce petit moment insolite où ça fait mal mais ça fait du bien.
Les mauvaises interprétations des expressions faciales féminines a même donné naissance à un nouveau jeu de baby shower
Plaisir ou douleur

La baby shower c’est cette fête prénatale où, des femmes se réunissent pour célébrer les naissances à venir. Salon de thé, petit angelot et cup cake et puis si tes copines sont de vrais copines ( et que les enfants sont couchés) ça peut tourner cochon.
Ces dernières années est apparu le « love or labor ». Qu’est-ce que c’est ? Une série de photos centrées sur le visage. Pour chacune des photos, il faut dire si la femme est en train d’accoucher ou de faire l’amour. Partant ?
Qui est prêt à jouer ? …
Celle qui crie
Pour en revenir à mon ami, je lui ai fait remarquer qu’elle n’avait pas l’air de tant aimer que ça la madame. Evidemment il n’avait pas noté. Le connaissant, sachant qu’il ne manque pas d’empathie, d’envie de partager et de faire plaisir, je pense qu’il ne s’est fié qu’à quelques signaux, dont le plus important les cris de jouissances évidemment.
Dans ce cas précis, on était dans le fourrage de dinde assez extraordinaire donc je n’essaye pas de dire que la plupart des femmes ont des rapports douloureux ou même désagréable, loin de là. Je me permets de prendre cet exemple pour expliquer que ce n’est pas évident de savoir si l’autre prend du plaisir ou pas même dans des cas « extrême ». Homme comme femme d’ailleurs. Au final, nous sommes responsables de notre sexualité et notre jouissance. Je suppose que dans le feu de l’action c’est délicat de jouer à « lie to me » et détecter les micro-expressions et c’est là qu’intervient la parole. Mesdames, parlez, dites-lui quoi faire, prenez la responsabilité de votre orgasme plutôt que de vous en remettre totalement à lui.
L’importance de la communication
La communication c’est 55% de langage du corps, 7% de verbal pur et 38% de paraverbal (ton, vitesse, volume, etc.). Négliger une partie, c’est ouvrir la porte la porte à de mauvaises interprétations alors évidemment feinter, « en faire trop » est complètement contreproductif donc exprimons et poussons l’autre à s’exprimer.
J’ai conscience que le sujet est sensible pour beaucoup d’hommes. On a l’impression de vous taper dans le service 3 pièces de certains quand on essaye de prendre les rennes donc messieurs, laissez nous vous guider aussi car toutes les femmes sont différentes par conséquent c’est difficile de taper dans le mille du premier coup si j’ose dire. Ce n’est pas à vous de prendre seule la responsabilité de nos orgasmes. A moins de lire dans le cerveau des femmes comme Mel Gibson, notre corps, c’est notre corps et qui le connait mieux que nous.
L’amour c’est un bout de chemin l’un vers l’autre après tout.