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Le Kunyaza, le secret de l’éjaculation féminine conté par « Eau sacrée » le film d’Olivier Jourdain

Kunyaza Eau sacrée d'Olivier Jourdain

Le nom ne vous dit peut-être bien mais il se peut que vous l’ayez déjà fait ou que l’on vous l’ait fait ou aucun et dans ce cas: de rien ! Tout plaisir est pour moi.

Bon alors qu’est-ce que le kunyaza. Le kunyaza est une pratique sexuelle qui provoquerait une éjaculation féminine. D’une manière simple sans être simpliste et élégante, cette pratique issue d’une coutume rwandaise nous est joliment contée par Olivier Jourdain dans son film « eau sacrée ».

LE MYTHE :

Tout commence par un mythe. Celui d’une reine rwandaise. Ses besoins insatisfaits et le roi parti en guerre, elle fit appel à l’un de ses esclaves. Réticent, la reine menaça ce dernier de le pendre s’il ne la satisfaisait pas. L’esclave tremblait de peur et le contact de son sexe tremblotant contre le sexe de la reine, lui provoqua un plaisir comme jamais elle n’en avait eu. D’elle jaillit une eau et c’est de cette eau, dit-on, que naquit le lac Kivu.

Au Rwanda, où est né ce mythe, l’éjaculation féminin par le contact, le frottement du pénis contre la partie externe du clitoris est devenue une pratique courante, synonyme pour l’homme d’honneur et pour le couple, promesse de force et de longévité.

Kunyaza eau sacrée rwanda
© « Eau sacrée » d’Olivier Jourdain

UN FILM RYTHME

Le film en lui-même est un plaisir à voir. Il alterne des passages rapides, rythmés et d’autres scènes plus lentes, presque poétiques toujours accompagnés de personnages attachants, en particulier Vestine, cette animatrice haute en couleur d’une radio locale que l’on retrouve à plusieurs reprises.

J’ai adoré

Kunyaza - Eau sacrée d'Olivier Jourdain
© « Eau sacrée » d’Olivier Jourdain

Bref…Ce qui m’a touché (et désolée en même temps si je fais des comparaisons) dans ce film, c’est ce que cette idée, que le plaisir féminin est important (et même un honneur pour reprendre leur mot) et pas seulement « pénien » fait partie intégrante de la culture rwandaise. Le groupe d’homme interrogé sur cette pratique raconte avec un naturel sans pareil les origines de cette coutume, celui de la reine qui ensuite, au retour du roi, expliqua à ce dernier comment la faire jouir. Ce même groupe partagent ensuite leur propre expérience avec les femmes

« Si tu fais ce va et vient ennuyeux, elle ne sentira rien. Si tu vois l’eau sortir, tu sais que ça a marché »

Les personnages, touchants, vous racontent sans détour ce qui relève pour eux, d’une pratique totalement intégrée dans leur mœurs, quoi qu’en perte de vitesse auprès de la jeunesse.

Découvrez la bande-annonce du film:

LE GUKUNA :

Le film en fait mention. Comme le documentaire le montre, cette pratique aurait pour but, par des massages, d’étendre la zone des petites lèvres et le gland du clitoris pour, à priori, augmenter le plaisir.

Au risque de me mettre à dos certaines personnes, je ressens le besoin de faire la part des choses entre cette pratique naïve d’une culture dont la jouissance féminine reste un but à opposer à l’excision où la femme et son plaisir n’ont plus aucun rôle à jouer. Il ne s’agit pas là de rendre justice à une mutilation qui serait plus « acceptable », je tiens à cette précision non pas par soutien à cette pratique mais pour mettre un frein à toute assimilation malheureuse des cultures, éviter l’ethnocentrisme occidentale récurrent qui se veut constamment culture des cultivés, des évolués.

Notre culture accepte totalement les piercings au clitoris qui d’une manière similaire n’ont d’autres buts qu’esthétique. La seule différence entre le piercing et le gukuna c’est qu’ils ne sont pas encore passé dans le domaine de la pression sociale. Là où le malheur arrive vraiment, c’est que, comme dit plus haut, cette pratique est devenue pression sociale. Pour les femmes n’ayant pas pratiqué le gukuna seront moins bien perçu que les autres lorsque celles-ci choisiront un mari. Une nouvelle fois, les pressions à l’idéal physique pour celles qui cherchent le mariage, s’exercent encore et toujours sur les femmes.

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